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Robert Rochefort : le travail dominical "n'est pas un bon calcul économique"

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Robert Rochefort : le travail dominical "n'est pas un bon calcul économique" Empty Robert Rochefort : le travail dominical "n'est pas un bon calcul économique"

Message par Admin Sam 22 Aoû - 19:38

Robert Rochefort : le travail dominical "n'est pas un bon calcul économique" Robert_Rochefort

Dans une interview accordée au quotidien La Croix, jeudi 23 juillet, Robert Rochefort, député européen (Sud-Ouest) du Mouvement Démocrate, fait une analyse des conséquences économiques et sociales que va représenter la réforme de l'ouverture des magasins le dimanche.

Les nouvelles dérogations pour l’ouverture dominicale répondent-elle à des nouveaux comportements des Français ?

Robert Rochefort : C’est l’éternelle question de la poule et de l’œuf. Je pense pour ma part que c’est l’ouverture des magasins qui provoque des comportements de consommation. La société actuelle est marquée par l’accélération des rythmes de vie et une montée de la solitude. Dans ce contexte, l’ouverture des zones commerciales provoque automatiquement de la fréquentation. En temps de crise, ce n’est cependant pas un bon calcul économique car cela ne crée pas de la consommation supplémentaire mais simplement des transferts de consommation, d’un jour de semaine vers le dimanche, ou de certains types de commerces vers d’autres.

La réforme ne vise-t-elle pas simplement à encadrer la demande de pouvoir consommer plus librement ?

Les Français sont extrêmement attachés aux courses alimentaires du dimanche matin. Mais aller sur le marché, préparer un repas, relève d’une expérience conviviale, qui crée de la sociabilité. Cette activité s’adosse sur un principe absolu de fermeture des magasins alimentaires le dimanche après-midi. En revanche, en ce qui concerne le commerce non alimentaire, on voit bien que depuis trente ans, on ne fait que créer de la dérégulation car toute dérogation nouvelle porte en germe une autre demande de dérogation. Si on autorise tel commerce à tel endroit, on crée une injustice vis-à-vis d’un commerce situé ailleurs. Avec cette réforme, il est évident que les commerces situés à côté des zones commerciales autorisées à ouvrir vont y perdre. Il aurait été possible de répondre à la demande de liberté des consommateurs autrement. Par exemple en organisant des nocturnes une fois par semaine, partout sur le territoire. Le développement d’Internet offre également plus de liberté aux consommateurs. On ne manque pas d’outils. L’ouverture dominicale ne s’imposait pas dans l’intérêt des consommateurs.

Le rapport à la consommation des Français peut-il se modifier avec la crise économique ?

Après les crises de 1974 ou de 1993, nous avions entendu des discours critiques sur la société de consommation puis, sitôt la croissance revenue, celle-ci est repartie de plus belle. Cette fois-ci, c’est peut-être différent. Les gens ont compris que derrière la crise économique se pose le vrai défi écologique. Demain, on devra vivre et consommer autrement, moins mais mieux, en faisant attention au gaspillage. Or, la seule réponse que nous adresse le politique est de consommer davantage. C’est totalement décalé par rapport aux enjeux de société.

Avec cette réforme, la France s’engage-t-elle un peu plus vers une libéralisation du travail du dimanche ?
On y va doucement. Sous prétexte d’aménagements de bon sens, cette loi s’inscrit en réalité dans une logique de généralisation d’ouverture dominicale des commerces. Je constate simplement que l’âpreté des débats, les difficultés à faire passer ce texte vont peut-être dissuader les politiques d’y revenir trop vite.

Les salariés ne sont-ils pas eux-mêmes demandeurs de plus de souplesse ?

On entend par exemple des parents divorcés dirent qu’ils préféreraient travailler un week-end sur deux et ne plus travailler le samedi quand ils ont la garde de leur enfant. Mais à grande échelle, on n’a jamais vu des entreprises adapter l’organisation du travail aux demandes des familles. Cette souplesse est illusoire et se traduira par des contraintes de plus pour le salarié.

Propos recueillis par Bernard GORCE

source:mouvementdemocrate.fr
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